Fiscalité en bourse

Le Plan d’Épargne en Actions (PEA) constitue un moyen simple d’investir en bourse tout en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse. Mais cette dernière est soumise à quelques conditions à connaître et à respecter. Dans ce guide, nous vous expliquons tout sur le PEA : définition, fonctionnement, types, éligibilité, précautions à prendre, fiscalité, avec un accent particulier sur ce dernier point.

Le PEA ou Plan d’Épargne en Actions constitue un dispositif financier ou un support d’investissement/placement permettant d’investir dans des titres financiers en profitant d’une fiscalité avantageuse. Il permet d’investir précisément et exclusivement dans des actions d’entreprises de l’Union européenne cotées en bourse.
Cet investissement peut se faire directement (via des placements dans les actions concernées) ou indirectement (via des placements collectifs tels que les SICAV et les fonds). Dans ce dernier cas, les fonds du placement collectif choisi doivent être investis à au moins 75 % dans des actions d’entreprises de l’Union européenne.
Quant à sa fiscalité, elle est véritablement avantageuse lorsque le PEA est détenu pendant au moins cinq (5) ans. Le cas échéant, le détenteur du plan bénéficie d’une exonération d’impôt sur le revenu pour les dividendes et les plus-values réalisés avec ce support d’investissement.
En bref, le PEA fonctionne comme un compte-titres auquel est associé un avantage fiscal spécifique. Il constitue véritablement en lui-même une enveloppe fiscale ou un compte que vous ouvrez auprès d’un courtier ou d’une banque. Il est donc très important de considérer quelle est la meilleure banque pour ouvrir un PEA.
Dans ce compte, vous déposez des fonds et utilisez ces derniers pour acheter et vendre des titres éligibles. Et si vous avez respecté la condition de la durée minimale de détention, vous bénéficiez d’une exonération d’impôt sur le revenu pour les dividendes et les plus-values réalisés via votre plan.
Sur le plan technique, le PEA n’est pas qu’un compte-titres. Il est en réalité composé de deux types de comptes :
C’est sur ce dernier que vous effectuez des versements de fonds qui seront utilisés pour la négociation des titres éligibles. Les versements en question sont libres, mais possèdent un plafond selon le type de compte (voir section suivante). Aussi, ils doivent absolument être en numéraire : espèces, virements bancaires, chèques.
C’est sur ce dernier que les titres – achetés avec les fonds du compte en espèces – sont conservés. Les titres en question doivent être éligibles au PEA.
Les titres éligibles au PEA sont principalement les actions d’entreprises de l’Union européenne cotées en bourse. L’AMF (Autorité des Marchés Financiers) précise d’ailleurs qu’en plus de ces actions françaises et européennes cotées, vous pouvez investir via votre plan et sous quelques conditions, dans des actions non cotées, des parts de SARL, des certificats mutualistes, d’investissement, coopératifs, etc.
Ces titres doivent être émis par des entreprises ayant leur siège dans l’UE (Union européenne) ou dans l’un des États de l’EEE (Espace économique européen).

Le PEA peut également contenir des parts de placements collectifs (SICAV, fonds, ETF, etc.). Pour cela, ceux-ci doivent être investis à 75 % au moins en actions de sociétés dont le siège se trouve dans l’UE ou dans l’EEE.
Ainsi, contrairement à ce qu’on peut croire à première vue, avec les placements collectifs et particulièrement certains ETF, il est possible d’avoir indirectement des actions d’entreprises internationales (hors UE et EEE) dans un PEA. Cela permet de profiter d’une plus grande diversification du portefeuille.
Il est également important de noter que les titres qui suivent sont exclus ou inéligibles au PEA :
S’agissant des avantages fiscaux, pour en bénéficier, il faut détenir le plan pendant au moins 5 ans sans effectuer de retrait/rachat. Nous vous donnons tous les détails sur la fiscalité du Plan d’Épargne en Actions plus bas dans ce guide.
Versements non bloqués, mais plafonnés
Les versements que vous effectuez dans le compte PEA ne sont pas bloqués. C’est vous qui devez les bloquer ou ne pas les retirer pour profiter des avantages fiscaux associés au plan. Sinon :
Par ailleurs, notez que les montants qui peuvent être versés dans un PEA sont plafonnés. Il existe deux plafonds, 150 000 € et 225 000 €, ceux-ci étant fonction du type de PEA.
Il existe deux catégories (classique et PME) et trois types de comptes PEA :
Les principales différences entre eux sont liées à leurs plafonds de versement. Elles concernent aussi les institutions auprès desquelles ils sont souscrits ou encore les titres dans lesquels ils permettent d’investir.
Il est souscrit auprès d’une banque ou d’un courtier (ou de tout autre prestataire de services d’investissement). Il permet d’investir dans les actions éligibles au plan. Le plafond des versements dans ce compte est de 150 000 €. Nous vous recommandons d'effectuer ou consulter des analyses et même des comparatifs des meilleurs PEA pour trouver le plan qui vous convient le mieux.
Il est souscrit quant à lui auprès d’une compagnie d’assurance. Il permet d’investir dans des supports ou fonds en unités de compte éligibles au PEA et définis par la compagnie. Le plafond des versements dans ce compte est également de 150 000 €.
Il s’agit d’un compte-titres permettant d’investir ou d’effectuer des placements dans des entreprises de types PME et ETI ayant leur siège dans l’UE ou dans l’un des États de l’EEE. Le plafond des versements dans ce compte est de 225 000 €.
Voici quelques précisions importantes relatives à ces trois types de PEA :
Tous les trois types de PEA sont accessibles aux personnes physiques majeures ayant leur domicile fiscal en France. Notez également que chaque conjoint dans un couple pacsé ou marié peut ouvrir un PEA.
Quant aux enfants majeurs à charge qui sont rattachés au foyer fiscal des parents, ils ne peuvent pas ouvrir un PEA-PME. Par contre, ils peuvent ouvrir un PEA classique : bancaire ou assurance. Il s’agit dans ce cas d’un PEA Jeunes. Les versements dans ce type de compte sont plafonnés à 20 000 €.
Le principal attrait du Plan d’Épargne en Actions est son cadre fiscal avantageux. Avant d’entrer dans les détails, voici ce qu’il faut retenir globalement concernant la fiscalité du PEA :
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Comme nous l’avons précisé plus haut, les fonds d’un PEA ne sont pas bloqués. Même avant que le plan n’ait 5 ans d’existence, vous pouvez effectuer des retraits ou rachats. D’ailleurs, il est tout à fait compréhensible qu’une personne souhaite encaisser ses plus-values réalisées rapidement. Il ne souhaiterait donc pas attendre que le plan soit âgé d’au moins 5 ans pour profiter des avantages fiscaux.
Toutefois, retirer ou racheter des titres dans les 5 premières années d’existence du plan possède deux principales conséquences ou implications :
1. Imposition à l’IR
Les gains nets qui ont été réalisés depuis la date d’ouverture du PEA sont soumis à l’impôt sur le revenu (IR) au taux de 12,8 %. Ces gains sont également soumis aux prélèvements sociaux de 17,2 %. En réalité, vous avez le choix entre le PFU ou Prélèvement Forfaitaire Unique de 30 % (inclut l’impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux) et l’imposition sur la base du barème progressif de l’IR.
Néanmoins, ces retraits effectués avant les 5 ans du plan peuvent ne pas être soumis à l’IR si :
2. Clôture du PEA
Le PEA est clôturé. Toutefois, le plan n’est pas clôturé si vous faites face à une situation de mise à la retraite, d’invalidité (catégories 2 ou 3) ou de licenciement.
La fiscalité appliquée aux retraits ou rachats après les 5 premières années d’existence du plan est pratiquement l’inverse de celle appliquée pour un retrait / rachat avant 5 ans d’existence. Précisément, voici les deux principales implications du retrait de fonds de votre PEA lorsque ce dernier possède au moins 5 ans d’existence sans retrait :
1. Les gains sont exonérés d’IR
Vous ne payez donc pas 12,8 % d’impôt de revenu sur vos gains réalisés depuis l’ouverture du plan. Toutefois, vous payez des prélèvements sociaux de 17,2 % sur ces gains.
2. Le plan n’est pas clôturé
Que vous fassiez face à une situation particulière ou non, votre compte n’est pas clôturé. S’agissant des méthodes de retrait, notez qu’en dehors de l’encaissement classique par virement par exemple, vous pouvez également effectuer un retrait sous la forme de rente viagère (un certain montant vous est versé périodiquement jusqu’à votre décès).
Lorsque vous n’effectuez aucun retrait ou rachat de votre Plan d’Épargne en Actions au cours de sa durée, les gains que vous réalisez via le plan sont exonérés d’impôts s’ils sont réinvestis dans le plan.
La fiscalité des dividendes du PEA dépend de ce que fait le titulaire du plan de ceux-ci (les dividendes). Ainsi :
En bref, l’IFI s’applique aux biens immobiliers détenus de façon directe ou indirecte par le titulaire du compte. Or, le Plan d'Epargne en Actions est un bien mobilier. Par conséquent, le PEA n’est pas intégré au calcul de l’assiette de l’Impôt sur la Fortune Immobilière. Cela est également le cas lorsque les parts du souscripteur dans la société sont inférieures à 10 %.
Toutefois, le PEA est intégré au calcul de l’assiette de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) s’il contient des parts de sociétés immobilières telles que les OPCI, les SCPI, etc.
S’il arrive que le titulaire d’un PEA décède, le plan est automatiquement clôturé. Les plus-values et les dividendes générés par le plan sont exonérés d’impôt sur le revenu. Cette exonération ne tient pas compte du nombre d’années d’existence du plan.
Toutefois, ces plus-values et dividendes sont soumis aux prélèvements sociaux. Le montant de ce dernier impôt doit être déduit de l’actif de la succession qui existe au jour où décède le titulaire du compte.
Les titres contenus dans le plan reviennent aux héritiers du titulaire du compte décédé. Dans le cas où ces titres sont transférés au PEA d’un héritier par exemple, aucune ancienneté n’est associée à ceux-ci (les titres). Si les titres sont vendus, la valeur qui est retenue pour elles est celle au jour où décède le titulaire du plan.
Par ailleurs, les implications de la clôture du plan varient en fonction du type de PEA du défunt :
Les précautions à prendre avant l’ouverture d’un PEA consistent dans l’ensemble à vous assurer que ce type de placement correspond à vos objectifs, à vos moyens, etc., à votre profil d’investisseur. Voici justement quelques précautions à prendre :
Le tableau ci-dessous récapitule les différents aspects de la fiscalité du Plan d’Épargne en Actions.
| Action / Opération | Fiscalité | Clôture du plan ? | |||
| Retrait / rachat avant 5 ans d’existence du PEA. | PFU de 30 % (sur les gains), correspondant à 17,2 % de prélèvements sociaux + 12,8 % d’IR. Exonération d’IR si le titulaire décède. Exonération d’IR si l’argent sert à financer la création ou la reprise d’une entreprise. | Oui, sauf si le titulaire fait face à une situation de mise à la retraite, d’invalidité (catégories 2 ou 3) ou de licenciement. | |||
| Retrait / rachat après 5 ans d’existence du PEA. | 17,2 % de prélèvements sociaux sur les gains. Aucun impôt sur le revenu. | Non. | |||
| Négociation de titres. | Exonération d’impôts. | Non. | |||
| Réception de dividendes. | Exonération d’impôts. PFU de 30 % si ces dividendes proviennent de titres non cotés et sont supérieurs à 10 % de la valeur d’achat de ces titres. | Non. | |||
| Réinvestissement des dividendes. | Exonération totale (pas d’IR, pas de prélèvements sociaux). | Non. | |||
| Absence de retrait et réinvestissement des gains. | Exonération totale (pas d’IR, pas de prélèvements sociaux). | Non. | |||
| Perception des revenus générés par des titres non cotés. | Exonération d’impôt sur le revenu à jusqu’à 10 % de la valeur des titres. | Non. | |||
| Décès du titulaire du compte. | Exonération des gains à l’IR. Prélèvements sociaux sur les gains. | Oui. |
| Action / Opération | Fiscalité | Clôture du plan ? |
| Retrait / rachat avant 5 ans d’existence du PEA. | PFU de 30 % (sur les gains), correspondant à 17,2 % de prélèvements sociaux + 12,8 % d’IR. Exonération d’IR si le titulaire décède. Exonération d’IR si l’argent sert à financer la création ou la reprise d’une entreprise. | Oui, sauf si le titulaire fait face à une situation de mise à la retraite, d’invalidité (catégories 2 ou 3) ou de licenciement. |
| Retrait / rachat après 5 ans d’existence du PEA. | 17,2 % de prélèvements sociaux sur les gains. Aucun impôt sur le revenu. | Non. |
| Négociation de titres. | Exonération d’impôts. | Non. |
| Réception de dividendes. | Exonération d’impôts. PFU de 30 % si ces dividendes proviennent de titres non cotés et sont supérieurs à 10 % de la valeur d’achat de ces titres. | Non. |
| Réinvestissement des dividendes. | Exonération totale (pas d’IR, pas de prélèvements sociaux). | Non. |
| Absence de retrait et réinvestissement des gains. | Exonération totale (pas d’IR, pas de prélèvements sociaux). | Non. |
| Perception des revenus générés par des titres non cotés. | Exonération d’impôt sur le revenu à jusqu’à 10 % de la valeur des titres. | Non. |
| Décès du titulaire du compte. | Exonération des gains à l’IR. Prélèvements sociaux sur les gains. | Oui. |